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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 21:56

Aujourd'hui,

 

parlons de cette magnifique boîte cylindrique acquise récemment par mes soins.

 

pipérazine1

 

piperazine2.JPG

 

Les laboratoires Midy, nul besoin d'en parler... si ? Bon, alors un petit historique qui nous en dit un peu plus concernant ce laboratoire.

 

Léon Midy, en 1867, quitte sa province et sa longue ascendance de pharmaciens pour s'installer à Paris, où il  crée une des "Pharmacies d'ordonnances et d’analyses" les plus renommées de la capitale. Il se lance dans le développement de médicament et transforme son officine en laboratoire. Dés lors, secondé de ses deux fils André et Marcel, Léon Midy étudie de nombreuse pistes thérapeutiques. Finalement, c'est le noyau cyclique à deux atomes d'azote qui retient leur attention. en effet, in vitro, il est un puissant solvant de l'acide urique. Il sera donc commercialisé comme uricolytique dans les crises de gouttes et diverses affections rénales.

 

piperazine4.png

 

Juste pour mémoire, Kékulé quelques années plus tôt (1865 précisement) venait de comprendre la structure cyclique du benzène, nous sommes donc à la pointe de la chimie organique de l'époque, d'ailleurs mère de celle que l'on enseigne aujourd'hui.

 

Les nouveaux produits pleuvent (antigrippine, algipan, pipérazine, etc.) et le développement de la firme à l'export se confirme. Puis en 1928 M. Léon Midy décède, et ses deux fils poursuivent l'aventure en renommant le laboratoire Midy Frères. Ces derniers font fructifier l'entreprise, même au travers de la seconde guerre mondiale.

 

Finalement, les laboratoires Midy fusionnent avec les laboratoires Clin-Byla, pour devenir Clin-Midy, troisième laboratoire français derrière Rhone-Poulenc et Roussel-Uclaf. Ils diversifient les activités vers l'agro-alimentaire (Poulain, Banania, etc.) et se renomment CM-industries. Ce groupe pèse alors 6 milliards de francs (4,5 du médicament et 1,5 de l'agro-alimentaire).

 

C'est finalement Sanofi Aventis, qui acquiert ce joyau familial en 1980, joyau d'une taille supérieur à l'acheteur (tient,  n'y aurait-il pas eu la même chose en 2003-2004 entre Sanofi et Aventis ?)

 

Voilà pour les laboratoires Midy, pour en savoir plus, c'est ici

  

Concernant la Pipérazine, cet uricolytique, et bien, c'est effectivement in vitro qu'il était le plus efficace, in vivo, on pourrait le dire inefficace voire dangereux si pris de façon chronique.

 

En effet, dans la " LISTE RECAPITULATIVE DES PRODUITS DON'T LA CONSOMMATION OU LA VENTE ONT ETE INTERDITES, OU RIGOUREUSEMENT REGLEMENTEES,OU QUI ONT ETE RETIRE DU MARCHE, OU QUI N'ONT PAS ETE APPROUVE PAR LES GOUVERNEMENTS" Nations Unies 2006, il est écrit que des dérivés nitrosés potentiellement cancérigènes pourraient se former suite à la dégradation de la pipérazine dans l'estomac.

 

Mais c'est l'OMS qui évite de sonner le glas de ce produit, car il spécifie, que son coût réduit et que sa balance bénéfice risque en cas de prise espacées et non régulières permet de conserver ce produit parmi les médicament essentiels, particulièrement dans les pays ou l'ascaridiase est endémique et où les moyens financiers sont faibles. En effet, depuis 1977, ce produit avait montré ses propriétés anti-helminthiques, particulièrement contre l'ascaris, une des verminoses sinon la verminose la plus fréquente au monde. Toutefois, dans les pays où ce produit servait essentiellement à lutter contre l'oxyurose, l'OMS recommandera alors l'usage d'autres molécules moins sujettes à controverses.

 

Comme quoi de la goutte au vermifuge, il n'y a qu'un pas.

 

 

 

 

 

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