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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 22:04

CIMG1348.JPG

 

Alors aujourd'hui, une molécule un peu connue car devenu trop toxique: l'aminopyrine.

 

 CIMG1352.JPG

 

 CIMG1351.JPG

 

 

Effectivement, comme dit sur le tube, elle est un antalgique, efficace car elle était commercialisée jusque récemment (2006 pour le Salgydal).

 

Elle appartient à la fammile des AINS de la sous-famille de Pyrazoles, qui pouvait colorer les urines en rouge entre autre effet secondaire (création d'acide rubazonique dans les urines acides). Elle pouvait aussi causer des effets plus graves tels que des chocs anaphylactiques, et toute la ribambelle de problèmes (et de services)  pouvant être liés aux AINS.

 

Le Rucronyl était utilisé pour les affections suivantes:

 

 rucronyl

 

Alors l'action sur les infections de l'arbre urinaire on l'explique par la présence d'hexamine (appelée methenamine généralement), un antibactérien qui fonctionne par relargage lent de formaldéhyde en milieu acide. Pour les manifestations de la senescence, là je n'ai pas d'explications à vous donner...

 

Que fait-on de ce médicament aujourd'hui ? On utilise parfois l'aminopyrine dans les leucémies aigues comme myélotoxique (destructeur des cellules de la moelle osseuse). Elle a un mode d'action assez proche de celui du methotrexate mais malheureusement, elle est plus toxique que ce dernier sur le système nerveux central. La posologie dans cette indication est de 0,5 à 1mg par jour chez l'adulte.

 

Si vous regardez l'affiche plus haut ou même la boîte, vous verrez que les posologies pouvaient atteindre sans problème 2 mg/ jour, parfois même en traitement chronique ! Largement au delà de ce que l'on utlise à des fins de chimiothérapie aujourd'hui...

 

Croyant soigner une grippe, les patients faisaient une chimiothérapie myélotoxique sans le savoir...

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 13:22

Bonjour,

 

après une petite absence, me voilà de retour, avec un petit interlude sur la passiflore: une jolie boîte accompagnée de son flacon encore scellé et encore rempli !

 

CIMG2709

 

CIMG2712.JPG

 

 

 

CIMG2713.JPGNotre cher pharmacien Gaston Réaubourg était membre de la société botanique de France depuis 1905 et a écrit en 1906 un ouvrage intitulé "étude organographique et anatomique des ladizabalées".

 

SBF.JPG

 

Il était aussi membre de la société préhistorique française:

 

SPF1

 

 SPF2

 

Aussi loin que j'aie pu chercher, je retrouve des traces de la Passiflorine à la fin des années 30 avec quelques publicités. Comme vous le voyez, le laboratoire était domicilié 115 rue de Paris à Boulogne sur Seine, alors que la boîte en question est bien domiciliée à Paris, 1 rue Raynouard (entre la Muette et Passy) et que sa notice stipule 2 rue Boucicaud ... qui dit vrai ??

 

(merci au site "histoire de la gériatrie" : link)

 

00002aB-copie-1.jpg

 

 

 

Enfin, outre sa collection de jetons pharmaceutiques de la Monnaie, les laboratoires Réaubourg associés à d'autres(Zizine ou Rolland par exemple) ont publié de nombreux ouvrages sur les arts de la table ("La France à Table) jusque dans les années 70.

 

la-france-a-table-reaubourg-zizine-rolland-1968.JPG

 A bientôt

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 22:32

Alors aujourd'hui chers lecteurs, un thème un peu plus léger, ces boîtes aux formes étranges, voire funestes...

 

CIMG2828.JPG

 

Dans ce médicament, on trouve du phosphore, et plus étrange, de la strychnine et de l'arsenic ainsi que du cacodylate de soude.

 

La strychnine et un agent convulsivant que l'on trouvait encore il y a peu dans la mort aux rats. L'arsenic est un poison qui se substitue au phosphore dans la formation de l'ATP, enfin le cacodylate est un composé cancérigène utilisé pendant la guerre du Viet-Nam comme herbicide ("agent bleu"). Alors effectivement on se demande comment ce produit pouvait reconstituer le noyau cellulaire, mais heureusement pour le malade la mention et "toxique" et "respecter la dose prescrite" figuraient sur cette boite.

 

CIMG2830.JPG

 

 En voilà une autre jolie petite boîte:

 CIMG2834.JPG

 

 Oh, mais c'est encore de M. Leprince, quel humour. Ici la Guipsine (tirée du gui) servait à traiter l'hypertension, l'artériosclérose, l'hémoptysie (rejet de sang par les voies respiratoires), la goutte, les troubles de la ménopause et la néphro-sclérose (aujourd'hui appelée NAS pour néphro-angio-sclérose). Bref, une panacée dans une boîte en forme de cercueil...

 

CIMG2837.JPG

 

 Vous pouvez voir ci-dessous le flacon encore rempli de ces petits  comprimés blancs.

 CIMG2838-copie-1.JPG

 

Enfin jetez un oeil sur la notice, le curriculum complet du Dr. leprince y figure. Alors les principes actifs du gui sont des amines (choline, acétylcholine, thyramine, etc.), de la viscotoxine (polypeptide), etc. L'action globale est hypotensive et diurétique.

 CIMG30000

 

 Voilà, si j'en trouve d'autres, je les publierai...

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 21:09

Bonjour,

 

alors aujourd'hui on passe des fonctions cognitives supérieures....au postérieur. Voilà, la transition est faite, nous allons parler du fondement et de ses tracas qui touchent de 4% à 86% de la population selon les études et les populations étudiées; j'ai nommé les hémorroïdes.

 

Alors voici un joli objet que j'ai pu acquérir, la fameuse pommade Midy (je ne vous refais l'historique du laboratoire, il se trouve déjà sur l'article concernant la pipérazine). CIMG0224.JPG

 

Elle a a bien joli nom: pommade adréno-styptique Midy. Alors il faut aller voir la composition pour comprendre ces termes barbares, nous sommes un peu aidés en cela par la notice:

 

 CIMG0230

 

 

Comme vous le lisez dans cette magnifique prose:

 

Adréno = adrénaline, qui en agissant sur les récepteurs a1, elle provoque une vasoconstriction. C'est cela que provoquent certaines préparations modernes à base d'épinéphrine pour déboucher le nez. En diminuant la circonférence des vaisseaux, la norépinéphrine procure la sensation d'un nez débouché. Ici, le but était évidemment de réduire l'oédème lié à cette pathologie en réduisant le calibre veineux et la stase sanguine. D'où styptique, en médecine, un puissant astringent.

 

Stovaïne = anesthésique, connu ajourd'hui sous son nom breveté d'amylocaïne. C'est la substance qui souvenez-vous dans les préparations contre la toux et le mal de gorge avait remplacé avantageusement la sulfureuse cocaïne (BMC devenant BMA, je vous renvoie aux articles précédents sur les pathologies hivernales).

 

L'anesthésine = ici on le considère comme un antiseptique, il, n'en n'est rien. Cette molécule est connu sous le nom de benzocaïne est en fait un anesthésique local assez efficace contre les douleurs hémorroïdaires et les prurits divers. Donc deux anesthésiques dans un même produit, on comprend facilement le soulagement procuré par ce produit aux patients souffrant d'une crise hémorroïdaire aigue.

 

Enfin l'intrait de marron d'inde (Aesculus hippocastanum), encore vendu aujourd'hui, notamment pour ses propriétés phlébotoniques, dues à la présence de saponines, appelées aescines. Certains prétendent que les pommades anti-hémorroïdaires contenant ce produit aurait un effet redoutable sur les cernes (personnellement je n'essaierais pas....)

 

 Je vous affiche la seconde face:

 

CIMG0226.JPG

 

Donc pas de visa encore moins d'AMM, nous sommes donc avant 1941...

 

Le tube neuf (mais qui date un peu) :

 

CIMG0232.JPG

 

 

Ce qui est intéressant, c'est la présence d'une canule déjà à l'époque, très utile pour traiter les hémorroïdes internes. Je terminerai avec les publicités à l'intérieur, dont une reprend la gamme (c'est d'ailleurs l'emblême choisi pour être mon avatar sur overblog) :

A l'époque, on pouvait essayer de refiler toute la gamme de produit au malade, et finalement, ce n'était illogique...

 

 CIMG0227.JPG

 

 CIMG0228.JPG

 

 Là c'est carrément du co-marketing...

 CIMG0231.JPG

 CIMG0229.JPG

 

Au revoir. 

 

 

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 20:50

Bonjour,

 

aujourd'hui un joli flacon qui a fait dormir plus souvent qu'à son tour de malheureux malades. Aujourd'hui, je vais parler du Largactil, ou chlorpromazine, le premier antipsychotique industriel jamais élaboré (ici Specia,filiale de Rhône Poulenc Rohrer)

 

lactargyl.JPG

 

 

Cette molécule fut élaborée à partir des recherches de Rhone-Poulenc sur les phénothiazines, la première des trois classes de neuroleptiques (les trois cycles liés en haut).

 

 Catecholamines_7_4_clip_image002.gif

 

 

La recherche sur les phénothiazines aboutit à la génération d'anti-histaminiques (recherche contre le choc anaphylactique chez Rhone-Poulenc), au fort pouvoir hypnogène (rien à voir avec ceux commercialisés aujourd'hui), mais en 1951, elle aboutit via Paul Charpentier (Rhone-Poulenc) à la création de la chlorpromazine. Ce produit, nommé 4560 RP fut tout d'abord associé au phénergan (prométhazine, anti-histaminique très hypnogène) dans le cadre de la chirurgie (Henri Laborit). Il fut écarté par Rhone-Poulenc, trop hypnogène et pas assez anti-histaminique...

 

Ce monsieur Laborit, le père de la neuroleptanalgésie, s'intéresse surtout à l'anesthésie sans anesthésique. Il demande lors à Rhone-Poulenc si ce dernier possèdait dans sa librairie de molécules, un composé possèdant des facultés dédatives plus puissantes que celle du phénergan. C'est ainsi que la Chlorpromazine sort du placard pour entrer dans l'histoire.

 

Laborit fait tester le 4560 RP par des psychiatres du Val de Grâce, mais cette équipe passe à côté des bénéfices de cette molécule. Puis, Laborit convertit Deniker à son projet, ce dernier le teste à Saint-Anne, et là c'est le succès, les malades de long séjours - les cas les plus lourds - vont mieux.

 

Deniker propage sa découverte d'asiles en asiles en Europe, la molécule connaît un essor fulgurant. Les psychiatres français baptisent cette classe neuroleptiques.

 

Le nom commercial du RP 4560 sera le Largactil (en hommage à son large spectre d'action), surnommé la matraque liquide.

 

Pour conclure, les anti-histaminiques recevront un Nobel (D. Bovet 1957), pas les travaux sur la chlorpromazine (un prix Lasker en 1957 pour Deniker et Lehman). La psychiatrie n'a vu apparaître sa pharmacopée que dans la corbeille à papier des antihistaminiques...

 

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 21:43

Bonjour,

 

deux trouvailles viennent complèter l'article Is Good Design Good Business:

 

 

tromexane vieux 

 

 

 

Insidon.JPG

 

Si je trouve d'autre Geigy, je vous les posterai, promis...

 

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 20:11

Alors chers lecteurs, aujourd'hui, deux boîtes de médicaments vont nous montrer combien l'évolution de l'industrie du médicament peut se lire d'un simple coup d'oeil.

 

Le phénolaxyl :

 

 phenolaxyl1.JPG

 

 

Vous voyez donc ce médicament, préparé par un pharmacien comme l'étaient la plupart des médicaments jusqu'à la moitié du XX siècle.

 

phenolaxyl2.JPG

 

 

Vous pouvez le constater, point de numéro de visa, point de date, point de certificat quelconque, bref, nous sommes dans l'artisanat le plus total. Et c'est bien normal je vous dirais, car la pharmacie française, contrairement à nos voisins allemands ou du Benelux qui l'avait industrialisée, était une pharmacie artisanale. Les médicaments répondaient à peu de normes, si ce n'est la loi post révolutionnaire de 1801, dite Germinal an XI. Cette dernière nous définit le cadre dans lequel peut être produit un médicament:

 

" Toute formule tendant à assurer au Pharmacien fabricant ou répartiteur de produits pharmaceutiques spécialisés ou non le concours d’activités et de ressources émanant de non-pharmaciens intervenant dans la direction effective de l’entreprise, se trouvait entachée d’irrégularité à la base et prenait de ce fait un caractère illégal"

  

Autant vous dire que cette loi rendait difficile l'expansion d'un laboratoire attendu que la main d'oeuvre devait avant tout être composée exclusivement de pharmaciens !

 

 Cette loi va perdurer jusqu'en 1941, où sous le régime de Vichy, encouragé par le maréchal Pétain, Serge Huard alors ministre de la famille et de la santé (créateur de l'INH ancêtre de de l'INSERM, aussi créateur de l'Ordre des médecins sous la pression de l'occupant) fait promulguer une loi. Cette dernière s'inscrit parfaitement dans le prolongement de la "Révolution Nationale", initiée par Vichy. Elle a pour objectif de moderniser l'économie. L'industrie pharmaceutique, considérée alors comme une priorité, et peut être sous l'influence de l'occupant allemand qui avait une vision de cette industrie différente de la vision artisanale, fut ainsi libérée de son carcan:

   

 

" On entend par spécialité pharmaceutique tout médicament préparé à l’avance et dosé au poids médicinal, présenté sous un conditionnement particulier, portant sa composition, le nom et l'adresse du fabricant et vendu dans plusieurs officines"
 

C'est ainsi que les boîtes de médicaments dés 1941 ont dû arborer un numéro de visa. Cette loi indique aussi :

 

 

"...soumet la spécialité pharmaceutique à un contrôle préalable constaté par un visa du Secrétaire d’Etat à la Santé, sur proposition du Comité Technique des Spécialités."

 

 

Voici un exemple de numéro de visa (en bas et en rouge):

 

calmo diger

 

 

Toutefois, une chose demeurera suite à une ordonnance de 1945, 50% du capital de tout laboratoire devra appartenir à un pharmacien ou alors appartenir à l'état.

 

C'est en 1961 que naît la responsabilité pharmaceutique, avec une obligation qu'un pharmacien du directoire assume cette responsabilité. 

 

En 1967, une ordonnance stipule que tout laboratoire doit appartenir à un pharmacien ou compter dans son directoire un pharmacien et aussi crée le concept d'AMM quinquennale.

 

C'est en 1969 qu'est officiellement créée la fonction de pharmacien responsable.  

 

Voilà, une parenthèse qui se ferme, alors à tous et toutes bonne recherche dans vos brocantes. Vous savez maintenant que sans numéro de visa, votre trouvaille date d'avant 1941, avec visa, c'est après 1941 et avant 1967. Puis lorsque vous avez un numéro d'AMM c'est postérieur à 1967.

 

 A bientôt

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 21:56

Aujourd'hui,

 

parlons de cette magnifique boîte cylindrique acquise récemment par mes soins.

 

pipérazine1

 

piperazine2.JPG

 

Les laboratoires Midy, nul besoin d'en parler... si ? Bon, alors un petit historique qui nous en dit un peu plus concernant ce laboratoire.

 

Léon Midy, en 1867, quitte sa province et sa longue ascendance de pharmaciens pour s'installer à Paris, où il  crée une des "Pharmacies d'ordonnances et d’analyses" les plus renommées de la capitale. Il se lance dans le développement de médicament et transforme son officine en laboratoire. Dés lors, secondé de ses deux fils André et Marcel, Léon Midy étudie de nombreuse pistes thérapeutiques. Finalement, c'est le noyau cyclique à deux atomes d'azote qui retient leur attention. en effet, in vitro, il est un puissant solvant de l'acide urique. Il sera donc commercialisé comme uricolytique dans les crises de gouttes et diverses affections rénales.

 

piperazine4.png

 

Juste pour mémoire, Kékulé quelques années plus tôt (1865 précisement) venait de comprendre la structure cyclique du benzène, nous sommes donc à la pointe de la chimie organique de l'époque, d'ailleurs mère de celle que l'on enseigne aujourd'hui.

 

Les nouveaux produits pleuvent (antigrippine, algipan, pipérazine, etc.) et le développement de la firme à l'export se confirme. Puis en 1928 M. Léon Midy décède, et ses deux fils poursuivent l'aventure en renommant le laboratoire Midy Frères. Ces derniers font fructifier l'entreprise, même au travers de la seconde guerre mondiale.

 

Finalement, les laboratoires Midy fusionnent avec les laboratoires Clin-Byla, pour devenir Clin-Midy, troisième laboratoire français derrière Rhone-Poulenc et Roussel-Uclaf. Ils diversifient les activités vers l'agro-alimentaire (Poulain, Banania, etc.) et se renomment CM-industries. Ce groupe pèse alors 6 milliards de francs (4,5 du médicament et 1,5 de l'agro-alimentaire).

 

C'est finalement Sanofi Aventis, qui acquiert ce joyau familial en 1980, joyau d'une taille supérieur à l'acheteur (tient,  n'y aurait-il pas eu la même chose en 2003-2004 entre Sanofi et Aventis ?)

 

Voilà pour les laboratoires Midy, pour en savoir plus, c'est ici

  

Concernant la Pipérazine, cet uricolytique, et bien, c'est effectivement in vitro qu'il était le plus efficace, in vivo, on pourrait le dire inefficace voire dangereux si pris de façon chronique.

 

En effet, dans la " LISTE RECAPITULATIVE DES PRODUITS DON'T LA CONSOMMATION OU LA VENTE ONT ETE INTERDITES, OU RIGOUREUSEMENT REGLEMENTEES,OU QUI ONT ETE RETIRE DU MARCHE, OU QUI N'ONT PAS ETE APPROUVE PAR LES GOUVERNEMENTS" Nations Unies 2006, il est écrit que des dérivés nitrosés potentiellement cancérigènes pourraient se former suite à la dégradation de la pipérazine dans l'estomac.

 

Mais c'est l'OMS qui évite de sonner le glas de ce produit, car il spécifie, que son coût réduit et que sa balance bénéfice risque en cas de prise espacées et non régulières permet de conserver ce produit parmi les médicament essentiels, particulièrement dans les pays ou l'ascaridiase est endémique et où les moyens financiers sont faibles. En effet, depuis 1977, ce produit avait montré ses propriétés anti-helminthiques, particulièrement contre l'ascaris, une des verminoses sinon la verminose la plus fréquente au monde. Toutefois, dans les pays où ce produit servait essentiellement à lutter contre l'oxyurose, l'OMS recommandera alors l'usage d'autres molécules moins sujettes à controverses.

 

Comme quoi de la goutte au vermifuge, il n'y a qu'un pas.

 

 

 

 

 

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 20:55

Bonjour chers lecteurs,

 

Aujourd’hui un petit laïus sur le design suisse. J’ai récemment fait l’acquisition de cette boîte de Tromexane® (de l’éthydilcoumarol, un anti-thrombotique) des laboratoires Geigy. Alors ce laboratoire fut un pionnier de la chimie (qu’elle soit pharmaceutique ou non) dans la seconde moitié du XXième siècle. La particularité de cette boîte, c’est qu’on la dirait tout droit sortie d’une pharmacie du coin de la rue, hors ce n’est pas le cas. Ce produit est sur le marché depuis plus de 70 ans (cette boîte doit dater d’avant 1971, année de la fusion CIBA-GEIGY). Mais pourquoi une telle actualité visuelle pour un médicament si ancien ? Tout est dans le design suisse des années 60-70.

 

 

  tromexane.JPG

 

 

Ce laboratoire a la merveilleuse idée d’embaucher pour directeur artistique, Max Schmid afin de se créer une identité visuelle, et ce dernier saura s’entourer des bonnes personnes (Karl Gerstner ou Nelly Rudin entre autre) pour atteindre cet objectif.

 

Alors ce design suisse à la Geigy, c’est un savant mélange de sobriété  (police sans-serif et asymétrique), de pop acidulée dans le choix des couleurs (souvent des pantones qui tranchaient avec les codes classiques de l'industrie chimique et pharmaceutique), et un avant-gardisme dans les concepts visuels.

 

Voici quelques choix de l'époque: Certains diront que des deux couleurs, l'une symbolisait le produit et l'autre le laboratoire,

 

 

geigy_acaralate_2e.jpg

 

 mais cela ne se vérifiait pas toujours...ci-dessous une couleur

 Basudin-small.jpget ici trois couleurs... img090203 geigy10

 

 Les choix de couleurs, très étonnant pour une époque plutôt conformiste :

 022_Nullserie-small.jpg

  

 

Un exposition qui vient de se terminer à ce sujet, mais qui certainement reviendra nous voir car le sujet passionne toujours autant les gens...

good-design-good-business-L-1.jpg

 

 

La bonne nouvelle, c'est que ce design perdure au-delà de Geigy (fusionné en 1971 avec Ciba, puis re-fusionné en 1996 avec Sandoz pour former le groupe Novartis).

 

Certains block-busters du groupe continuent d'arborer ces parures issues du design suisse (le diclofénac, l'association arthemeter/luméfantrine ou encore un patch à l'estradiol par exemple, vous irez voir sur  votre moteur de recherche préféré), mais pour d'autres produits plus récents, les packagings évoluent vers d'autres horizons...

 

Bref, ces objets sont la preuve d'un exemple réussi de normalisation industrielle par le design.

 

 

A bientôt.

 

 

 

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 17:11

Après cette courte absence hivernale, nous allons parlé aujourd'hui d'un médecin du XIXime, ce cher docteur Georges Camuset. Né en 1840 à Lons-le -Saulnier, il part faire sa médecine à Paris après une scolarité un peu chaotique. Il opte pour l'ophtalmologie et retourne en province, précisément à Dijon, où il exerce comme "médecin oculiste". Il rédige un traité sur la vaseline qu'il fut le premier à utiliser en France ainisi qu'un traité d'ophtalmologie. Mais sa passion pour la musique et les arts l'emporte, et il passera son temps libre à jouer de l'ophicléide et à composer des sonnets à connotations médicales. Ces derniers furent édités en 1884, un an avant sa mort (une vie plutôt courte en fin de compte) sous le titre Sonnets du Docteur.

  

En voici quelques uns :

 

Marquis de Rambuteau, j'aime ces labyrinthes .

 

Dont ta main paternelle a semé nos trottoirs.

Leur front lumineux porte au sein des brouillards noirs

Le nom des Bodegas et des Eucalypsinthes.

   

Leurs murs sont diaprés du faîte jusqu'aux plinthes

D'avis offerts gratis à d'amers désespoirs :

Et c'est pourquoi j'entends le long des réservoirs

Dans le gazouillement des eaux monter des plaintes.

   

O l'anxieux regard du malade éperdu

Quand il franchit ton seuil, temple du copahu

Moi, j'en sors souriant, car j'eus des murs austères.

   

Mes organes sont purs comme ceux des agneaux

L'âge les rend peut-être un peu moins génitaux,

Mais ils sont demeurés largement urinaires

   

Ce sonnet s'adresse au Comte de Rambuteau (et non marquis) qui considéré comme le Haussman de Louis-Philippe fut aussi celui qui gratifia les grands boulevards parisiens de vespasiennes appelées d'ailleurs des "Rambuteaux".



 

«Lorsque j’étais impatient
La Muse m’a dit : Je suis tendre
Je n’amène pas le client
Mais je console de l’attendre »

 

 

A propos du vers solitaire:

 

« Oui, c’est un beau spectacle, et l’on doit respecter
Le sentiment profond qui me pousse à chanter
En vers de douze pieds le ver de douze mètres ».

Il y a finalement pas mal d'humour et de facétie dans ces sonnets, un côté gaillard et carabin finalement. Un peu avant la seconde guerre mondiale (1939 ou 1936 ??), un laboratoire pharmaceutique eut l'idée géniale de rééditer ces Sonnets du Docteur , il s'agissait des laboratoires Camuset (homonymie ou réelle parenté, nul ne le sait...).

 

Et me voilà en train de vous présenter une boîte de médicament par le truchement de cette parenthèse poético-médicale:

CIMG2358.JPG

 

 

 Il s'agit d'une thérapie de régime à base de silice, qui comme chacun le sait, est lui aussi une panacée. Alors lisez attentivement les indications du Silicyl, cela vaut le détour :

 

CIMG2360.JPG





 

  CIMG2359



 

Les firmes pharmaceutiques qui vendent des suppléments à base de silicium continuent de vanter de tels mérites, mais à ce jour assez peu d'études cliniques de grande ampleur et de méthodologie robuste attribuent de telles propriétés au silicium.

 

A bientôt.

 

 

 

 

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